12 févr. 2010

Noël en février !

R3 est arrivé le dimanche 7 février, sans les croissants, mais avec mieux que ça… Eh oui, les cantines ! Après quelques fausses joies, je ne voulais pas y croire. Il fallut un coup de téléphone de Marie à Biomar , « Tes cantines sont arrivées, elles sont sur la DZ ! », pour que ça semble réel. Le temps d’atteindre la zone d’atterrissage de l’hélicoptère, et les garçons les avaient déjà montées devant ma chambre. A l’ouverture, un second Noël… Des habits pour changer de mes éternels pulls et jeans, des bricoles qui me manquaient, des choses qui me semblent inutiles (mais pourquoi donc ai-je pris ça ?), d’autres que je ne pensais pas avoir emmenées mais que j’ai été heureuse de redécouvrir, et mes chouettes cadeaux de Noël, préparés à l’avance par la famille et soigneusement empaquetés. Ah la famille, ils sont irremplaçables :)! J’ai donc pu décorer ma chambre de façon un peu plus personnalisée. On a également reçu le courrier, où j’ai encore une fois été gâtée. Un sac postal ayant été égaré, j’espère que les colis que je n’ai pas reçus et que j’attendais arriveront par la dernière rotation…

Voici deux photos de ma chambre, maintenant bien aménagée. Vous remarquerez la contribution de chacun à la décoration : le calendrier des copains, le lézard du Cambodge, les tentures achetées à la Réunion, les cadeaux de Noël dont la formidable boule à neige avec Fourvière, la boîte à meuh du petit frère, la mascotte des JO, les dessins des petits cousins, la carte de l’Antarctique qui a bien failli rester à Lyon…

Vue de l’entrée

 
Vue de mon lit

Voilà, et puis le bateau est reparti comme il était venu. Cette fois-ci, il ne nous a déposé personne, et a juste emporté avec lui quelques campagnards d’été et les derniers hivernants de la 59, une quarantaine de personnes en tout. Il ramène également Eric, le papa d’un élève d’une des classes avec qui je fais un échange. Il était en campagne d’été à Concordia (comme quoi le monde est petit !).

Les départs sont toujours émouvants. A 6h du matin ce vendredi 12 février, ça frappe aux portes, quelques téléphones se mettent à sonner, le départ pourrait être proche. Vers 7h, une fenêtre météo permet à l’hélicoptère d'emmener les passagers en faisant des navettes entre la DZ et la piste du lion, où est amarré le bateau. Quelques accolades, des signes de la main, il fait -6°C dehors avec pas mal de vent, on a froid et on en oublie presque d’être triste. Les rotations d’hélico s’enchaînent, les au revoir sont rapides, en 50 minutes tout le monde est parti. J’aime autant quand ça ne s’éternise pas, les mots semblent de toute façon vides de sens, alors on sort les généralités qui semblent le mieux coller à la situation « Bon voyage ! » « A l’année prochaine ! » « Bon retour ! » « Bon courage sur l’Astro ». Difficile de trouver les mots, mais une chose est sûre, chacun à sa manière a marqué les esprits ici .Heureusement qu’il ne reste plus qu’un départ avant l’hiver, car ils sont à chaque fois éprouvants ! Les gens arrivent ici, on apprend à les connaître, on prend des habitudes, on s’attache, et ils repartent, nous laissant avec nos souvenirs et un brin de nostalgie. Bon voyage à tous ! Espérons que la traversée sera moins agitée que l’aller de R3, qui a essuyé du force 12…

Départ du bateau

Les derniers campagnards d’été du programme sur lequel je travaille sont donc également partis. A Biomar, nous sommes passés d’un effectif de 17 à 4 hivernants, il y a tout de suite moins d’ambiance !

A part ça le temps est toujours très venteux. La météo ne nous a pas fait de cadeaux depuis quelques semaines. L’été tirant sur sa fin, c’est beaucoup plus calme au niveau du travail pour moi. Il me reste quelques manips sur les Adélie, mais surtout des activités de rangement, ménage, classement… Cela fait aussi du bien de souffler un peu, la campagne d’été aura été passionnante, mais éreintante.

Le séjour est maintenant bien calme. Je prends mes marques avec les autres hivernants, que j’apprends de jour en jour à mieux connaître. J’ai également reçu par mes malles mes partitions de piano, et Adrien notre informaticien a fait venir de Hobart un piano électrique, donc je m’y remets avec joie…

Comme photos je vous propose quelques illustrations des manips réalisées pendant la campagne d’été, pour que vous vous fassiez une idée du travail sur le terrain …

Mesure de la taille d’un aileron de manchot Adélie (une vingtaine de cm)

Mesure de la taille du bec d’un manchot Adélie (environ 4 cm)

« Check » d’une des colonies que l’on suit. Il s’agit de vérifier ce que font la petite centaine de couples suivis et de noter sur une feuille ce que l’on observe (s’ils sont en couple, seuls, s’ils ont perdu un œuf, si l’on voit un poussin…). Cela prend un bon quart d’heure et doit être effectué pendant toute la saison toutes les 2 heures environ, pratiquement 24h/24.

Check des transpondeurs. Les animaux de certaines colonies suivies sont équipés d’un transpondeur, une petite puce électronique glissée sous la peau, qui permet une identification à l’aide d’un numéro unique (du même genre que celles qui servent désormais à l’identification des chiens et des chats). A l’aide d’une antenne manuelle on vérifie l’identité de certains animaux.

Calibrage des balances de pesée placées à l’entrée et à la sortie d’une des colonies suivies. Les animaux sont pesés à chacun de leur passage, et identifiés s’ils sont équipés d’un transpondeur. Les balances doivent être étalonnées toutes les semaines pour éviter une dérive des capteurs de poids.

Pesée d’un poussin empereur à l’aide d’un peson

Marquage temporaire d’un poussin empereur. Lors des manipulations sur empereurs ou Adélie, on met une cagoule aux animaux, pour qu’ils soient dans le noir et restent calme. L’effet est instantané !

Voilà pour les manips de la campagne d’été. L’hiver, cela sera bien différent, car les Adélie partis, je m’intéresserai aux manchots empereurs !

3 commentaires:

  1. Ta chambre est bien aménagée comme ça!C'est chouet!
    Bon ben j'espère que tu recevras le courrier égaré car on y avait mis plusieurs choses pour toi...
    bisous bisous

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  2. des puces électroniques, des transpondeurs... le matériel a bien changé depuis 20 ans, quoi que je vois aussi que la règle est le pied à coulisse restent la base du matos!!!!!
    Philippe

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  3. Salut,
    ta façon d'écrire tes sentiments, émotions, et de décrire ton travail est passionnante, tout comme les photos !
    Sinon, Comme Chloé, j'espère que tu recevras le courrier égaré car nous aussi nous t'avions préparé un petit colis...
    Grosses bises, nous pensons bien à toi
    Laurianne et Nicolas

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