10 janv. 2010

Bateau en vue !

Ca y est, l’Astrolabe est enfin arrivé à DDU. 10 mois qu’il n’était pas venu, on sentait une certaine émotion chez les hivernants sortants ! A 23h le 5 janvier, nous étions nombreux à observer l’arrivée du monstre, qui est sorti du pack avec difficultés et a fini par casser ce qu’il restait de glace dans le chenal du Lion. 1h30 à l’attendre dans le froid, mais les lumières du soir et le lever de lune valaient le déplacement. Et puis ce n’est pas tous les soirs qu’on verra un bateau approcher, alors autant en profiter !


Arrivée de l’Astrolabe


L’Astrolabe casse les dernières glaces dans le chenal du Lion

Voici une carte de l’archipel, pour que vous puissiez un peu vous repérer dans les noms que je donne régulièrement. Le bateau se met à quai sur la piste du Lion (le rectangle jaune pâle sur la carte), en arrivant par le chenal situé entre l’île des Pétrels et la piste du Lion, par le Nord-Ouest.


Carte de l’archipel de pointe Géologie

Avec l’Astrolabe a débarqué une foule de nouvelles têtes, et DDU, maintenant, grouille de monde. Etrange de ne pas reconnaître les gens que l’on croise ; parfois, on se croirait presque dans la rue (la frénésie des soldes en moins)! La TA60 est désormais au complet, avec l’arrivée de Floriane et Baptiste, qui ont été accueillis comme il se doit, avec une banderole confectionnée par Adrien, notre chef GéoPhy (informaticien).

DDU s’est donc transformé en ruche ; le bateau a été déchargé rapidement, l’hélicoptère faisant constamment des allers-retours entre le quai et la base, les scientifiques s’activant pour préparer la campagne océano, les campagnards découvrant la base…

Nous avons également reçu le courrier, toujours très attendu. Un petit colis avec des victuailles de fête, quelques lettres et revues, merci pour toutes ces attentions :)!

Le bateau est reparti le samedi 9 pour une campagne océano d’une dizaine de jours, avec une poignée d’hivernants et de campagnards d’été. Le départ du bateau a été au dernier moment avancé d’une demi-journée, car on attendait une perturbation et le capitaine craignait que le bateau ne puisse plus sortir du chenal du Lion. Et comme le départ de R2 pour Hobart est fixé, cela aurait réduit d’autant la durée de la campagne océano.


Fin de journée, vue sur le continent

De notre côté, les manips continuent, imperturbablement. Qu’il neige, qu’il vente, ou que cela soit dimanche, nous observons toutes les 2-3 heures la centaine de couples d’Adélie que nous suivons. Autant ceci est agréable quand il fait soleil, autant cela peut devenir périlleux ou pénible les soirs de fêtes ou journées de tempêtes.

Sinon mes malles, ainsi que celles d’une petite dizaine d’autres hivernants nous ont fait une deuxième fausse arrivée : deux caisses bois ont été chargées vides à Hobart, les pleines étant laissées sur le quai… La logistique polaire a parfois ses ratés. Enfin, attendre 1 mois de plus ne me chagrine pas plus que ça, il y a ici tout pour être heureux, ne l’oublions pas ! Allez, on y croit pour R3 ?

J’ai en revanche récupéré ma chambre d’hivernant. Il est bien agréable d’avoir enfin une chambre seule, où je peux m’installer sans me demander combien de temps je vais y rester. Ma chambre est située à l’étage du 42, en bout de couloir, j’ai donc la chance d’avoir 2 fenêtres, dont une qui donne sur la banquise et le continent, c’est parfait !

Ces derniers jours (hormis le we dernier) il a fait un véritable temps estival, ce qui nous a permis de faire un premier pique-nique entre TA60, et de profiter un peu de la terrasse de Biomar. Quand je vois les températures qu’il y a en métropole, j’hésite parfois à annoncer celles d’ici !


Photo prise lors d’un barbecue, ça donnerai presque envie de se baigner !

J’avais commencé, avec les skuas, à vous présenter les oiseaux… Continuons avec les pétrels géants. Il en existe 2 espèces. A DDU nous observons les Macronectes giganteus (Southern Giant Petrel). Il en reste moins d’une vingtaine de couples dans l’archipel, les ornitho veillent donc particulièrement à ce que le dérangement soit minimal. Ils sont tous localisés sur l’île Rostang (dont l’accès est interdit de novembre à mars), les derniers qui résidaient sur Pétrels étant partis il y a quelques années. Ils se reproduisent en août-octobre et pondent un seul œuf. Ils ont une envergure d’1,5 à 2m pour un poids de 3,8-5 kg. Les femelles sont un peu plus petites que les mâles. Ils se nourrissent de carcasses de manchots ou de phoques, mais peuvent également chasser des oiseaux vivants. En hiver, ils migrent au nord du 40e parallèle (Australie, Nouvelle-Zélande). On n’en voit pas si souvent que ça ici, c’est donc toujours émouvant d’en observer. Ils sont vraiment imposants et ont une sacrée inertie, il faut les voir courir sur plusieurs mètres avant d’enfin décoller !


Pétrel géant se nourrissant d’une carcasse de poussin empereur


Pétrel géant prenant son envol

En ce qui concerne les Adélie, les poussins grandissent à une vitesse folle, certains pesant déjà plus de 2 kg, soit presque la moitié du poids de leurs parents ! Je vous avais déjà présenté Grisou, un des manchots fétiches de la base. Voici maintenant Isabelle, un autre manchot au plumage inhabituel. Elle réside de l’autre côté de l’île, mais nous a fait le plaisir de passer à côté de Biomar la semaine dernière, elle est magnifique !


La belle Isabelle !

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